By Caroline Monnot
June 25, 1999
Les responsables d'Attac en sont convaincus : il existe une vraie envie, partout, d'actions « contre la mondialisation néo-libérale ». Pendant trois jours, du jeudi 24 au samedi 26 juin, l'Association pour la taxation des transactions financií¨res pour l'aide au citoyen accueille ainsi, í l'université de Paris-VIII Saint-Denis, dans le cadre de ses « Journées mondiales », un millier de militants associatifs venus de prí¨s de 80 pays. Sont également attendus des syndicalistes russes, ukrainiens, les Sud-coréens de la KCTU, les Brésiliens du CUT et plusieurs représentants de syndicats africains.
« L'idée est de de travailler í des actions communes í large échelle », explique Christophe Aguiton, l'un des animateurs de l'association. D'autres réseaux - dont l'esprit est proche de celui d'Attac - se sont joints í l'opération . C'est le cas de la Coordination contre l'Accord multilatéral sur l'investissement, le Comité pour l'annulation de la dette des pays du tiers-monde (CADTM), le Forum des alternatives et l'association Dawn qui rassemble des féministes du tiers-monde.
Aujourd'hui , forte de ses 9 000 adhérents et de ses multiples comités locaux (le dernier en date, í l'Assemblée nationale, rassemble 60 parlementaires), Attac a été créé il y a tout juste un an í l'initiative du Monde Diplomatique, avec le soutien de plusieurs autres titres (Charlie-Hebdo, Politis, Témoignage Chrétien), de divers syndicats (Groupe des Dix, SUD, CFDT Banques, UGICT-CGT, FSU, Confédération paysanne) et d'associations comme AC !, le MNCP ou le Cedetim. Pour l'organisation de ces Journées mondiales, sorte de « JMJ », version laí¯que et antilibérale, elle a reí§u l'appui de plusieurs villes de Seine-Saint-Denis, dont celui des mairies socialistes d'Epinay et de Bondy. Il est vrai que, lors de la convention nationale du PS en mars dernier, le premier secrétaire du PS, Franí§ois Hollande évoquait la mise en place d' « une taxe type Tobin » et cette proposition a été inscrite dans la plate-forme socialiste pour les élections européennes. Le 25 mai, lors d'un colloque, le président de l'Assemblée nationale, Laurent Fabius se rangeait, í son tour, í l'idée d'une taxe sur les mouvements de capitaux. Candidat í l'élection présidentielle en 1995, Lionel Jospin avait aussi plaidé pour cette taxation qu'il n'a plus évoqué depuis et contre laquelle s'est prononcée un rapport du ministí¨re des finances, ainsi qu'Olivier Davanne, conseiller économique de Matignon.
Porter le debat dans l'U.E. parmi les thí¨mes évoqués lors des « Journées mondiales » : l'annulation de la dette des pays du tiers-monde, la mobilisation contre le prochain « round » de négociations de l'Organisation mondiale du commerce, le lancement d'initiatives contre les paradis fiscaux et pour la taxation des capitaux. Attac compte profiter de la présidence finlandaise de l'Union européenne, í compter du 1er juillet prochain pour lancer une grande pétition sur la taxe Tobin et souhaite pouvoir porter le débat au sein des instances communutaires. A l'instar du parlement canadien, le parlement finlandais s'est en effet prononcé - par un vote symbolique - en faveur d'une taxation des mouvements de capitaux.
Par ailleurs, Attac suit avec beaucoup d'intéríªt les Anglais. Une partie de l'église anglicane a en effet lancé sa propre opération « Jubilé 2000 » destinée í obtenir, pour le changement de millénaire, l'annulation des dettes des quarante pays les plus pauvres de la planí¨te. Elle a rassemblé sur ce thí¨me plusieurs dizaines de milliers de personnes í Birmingham. De son cí´té, l'association britannique « Reclaim the Street » ( « la rue est í nous ») s'est taillée un petit succí¨s, vendredi 18 juin, en appelant í manifester contre le sommet du G7 í Cologne, c'est-í -dire í paralyser, par le seul fait de descendre dans la rue, l'accí¨s aux principaux centres financiers mondiaux.
Si l'initiative est passée inaperí§ue í Paris, elle a été remarquée í Londres au point de valoir í ses promoteurs un article dans le Wall Street Journal.
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